Un grand chantier national de lutte contre le cancer a été ouvert sous l’impulsion du président de la République le 14 juillet 2002. Le 24 mars 2003, il a présenté le Plan Cancer, dont les propositions ont pour ambition de répondre aux besoins des patients, de leurs proches et des professionnels qui prennent en charge les personnes atteintes par cette maladie. Il comporte six chapitres opérationnels et prioritaires à l’horizon 2007 – prévenir, dépister, soigner, accompagner, enseigner, comprendre et découvrir – pour un but unique : vaincre la maladie et se battre pour la vie. D’ici cinq ans l’objectif du plan est de diminuer la mortalité par cancer de 20 %. Les dispositions du Plan Cancer constituent les éléments concrets d’une politique moderne de santé publique visant à lutter contre les pathologies cancéreuses (Direction Générale de la Santé, 2003). Parmi les mesures du Plan Cancer, une impulsion nouvelle dans le domaine de la recherche sur le cancer s’orientera selon trois axes prioritaires, dont le premier concerne la recherche épidémiologique et la recherche en sciences sociales (les deux autres axes prioritaires sont la biologie et la génomique fonctionnelle ; la recherche clinique). Quel éclairage la recherche en science économique peut donner à cette mobilisation nationale contre le cancer ? Après avoir exposé quatre évidences qui ont été synthétisées par la Commission d’Orientation sur le Cancer et ont servi de base au Plan Cancer, nous présentons dans cet article quatre difficultés auxquelles sera confronté le Plan Cancer et l’éclairage que la science économique peut apporter face à ces quatre difficultés, au travers d’exemples concrets tirés de la littérature scientifique.