Cette recherche interroge la trajectoire patrimoniale des sites d’art rupestre sud-africains. Elle s’appuie sur des recherches conduites dans le massif du Drakensberg (Afrique du Sud), inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2000 (extension transfrontalière en 2013). A l’échelle d’un massif historiquement mis en valeur pour ses richesses faunistiques, floristiques et paysagères, il s’agira d’observer l’évolution du statut des sites d’art rupestre, entre curiosité artistique, objet scientifique, patrimoine matériel et patrimoine immatériel, ces différents statuts n’étant pas exclusifs les uns des autres. Cette réflexion en termes de trajectoire patrimoniale permettra d’aborder le patrimoine sous l’angle d’une production essentiellement sociale, où les points de vue et les discours portés par différents acteurs s’entremêlent, se superposent, voire entrent en confrontation. In fine cette approche diachronique se doublera d’une approche synchronique, laquelle analysera les enjeux de cette construction patrimoniale, à l’aune de dynamiques englobantes (sociales, politiques, économiques, identitaires). L’approche en termes de trajectoire et la prise en compte de dynamiques multiscalaires sont directement issues des travaux collectifs développés au sein du WP1 (changements en territoires de montagne) du Labex ITEM (Innovations et Territoires de Montagne), formalisés autour de l’approche chrono-systémique. D’un point de vue méthodologique, ces résultats résultent de plusieurs campagnes de terrain conduites depuis 2010, ayant donné lieu à des observations participantes ainsi qu’à des entretiens avec les acteurs territoriaux. Les données de terrain ont été croisées avec une analyse de documents d’archives permettant de reconstituer l’histoire patrimoniale du massif (dossiers administratifs, comptes-rendus d’excusions, coupures de presse, etc.).