Thèse Année : 2024

Quantifying the biodiversity crisis : controversies, challenges and perceptions

Quantifier la crise de la biodiversité : controverses, enjeux et représentations

Résumé

Characterizing the biodiversity crisis is a complex task. Ecology strives to understand and identify the general rules that govern, among other things, spatial and temporal variations in population abundance. However, as we accumulate more and more data and aim to make explanations and predictions global, it is increasingly difficult to obtain a coherent quantitative approach to the biodiversity crisis. The conventional image of a global decline is now being challenged, giving rise to intense debate in the scientific community. What's more, disruptions are most often studied using linear approaches, which fail to account for the complexity of dynamics while it could explain certain discrepancies. As a result, the way in which pressures aggregate and impact biodiversity dynamics on a global scale is still poorly understood. This thesis aims to clarify, and improve, our understanding of the biodiversity crisis. In the first part, I seek to unveil the sources of confusion that affect the estimation of biodiversity decline. This enables me to identify levers for obtaining the most accurate possible overall picture on which to base our representations. First, I study the epistemic dimensions, i.e. the way in which we construct our knowledge, linked to the approaches, data and methods used to quantify the crisis. Second, I examine the ethical dimensions, questioning the extent to which the illusion of scientific neutrality and the failure to take contextual values into account are both a source of confusion and an obstacle to the construction of objective knowledge. In the second part, I seek to overcome some of the methodological biases that have come to light. Using vertebrate population monitoring data, I study population trajectories through their non-linearity and temporal variability, and question the macroecological determinants of these components. I thus demonstrate the importance of taking these components into account from a conservation point of view, and attest to their omnipresence across the different habitats, regions and taxonomic groups studied. Finally, in the third part, I link these components to global changes that populations are currently enduring, focusing on terrestrial vertebrates. In particular, I study the impacts of changes in temperature, land use and their synergistic effects. I show that all the components of the population dynamics studied are differentially impacted by these multiple pressures. Overall, this thesis highlights the importance of taking into account the complexities of both temporal dynamics, through the use of multiple components, and spatial dynamics, by inviting us to refine the scales of study considered to best attribute the causes of change. Beyond these technical developments, this work invites us to rethink the way we apprehend global biodiversity, by reconnecting with the founding values of conservation science; and more broadly to question the role of science in the deconstruction of a system of multiple dominations; deconstruction without which " halting the environmental crisis " will remain an illusion.
La caractérisation de la crise de la biodiversité est une tâche complexe. La science de l'écologie s'efforce de comprendre et d'identifier les règles générales qui régissent, entre autres, les variations spatiales et temporelles de l’abondance des populations. Seulement, alors que nous accumulons de plus en plus de données et que nous visons à rendre les explications et les prédictions globales, il est de plus en plus difficile d’obtenir une approche quantitative cohérente de la crise de la biodiversité. L’image traditionnelle d’un déclin global est aujourd’hui remise en cause, donnant lieu à d’intenses débats dans la sphère scientifique. De plus, les bouleversements sont étudiés la plupart du temps au moyen d’approches linéaires, qui ne rendent pas compte de la complexité des dynamiques, alors qu'elle pourrait expliquer certaines divergences. En conséquence, la manière dont les pressions s’agrègent et impactent les dynamiques de la biodiversité à l’échelle mondiale est encore mal comprise. Cette thèse vise à clarifier, et à améliorer, notre compréhension de la crise de la biodiversité. Dans une première partie, je cherche à lever le voile sur les sources de confusion qui affectent l’estimation du déclin de la biodiversité. Cela me permet d’identifier des leviers pour obtenir une image globale la plus fidèle possible sur laquelle fonder nos représentations. J’étudie dans un premier temps les dimensions épistémiques, c'est-à-dire propres à la manière dont nous construisons nos connaissances, liées aux approches, aux données et aux méthodes employées pour quantifier la crise. Dans un second temps, j’étudie les dimensions éthiques, et interroge dans quelle mesure l’illusion de la neutralité scientifique, et la non prise en compte des valeurs contextuelles sont à la fois source de confusion mais aussi une entrave à la construction d’un savoir objectif. Dans une seconde partie, je cherche à dépasser certains biais méthodologiques mis en lumière. En utilisant des données de suivi de populations de vertébrés, j’étudie les trajectoires des populations à travers leur non-linéarité et leur variabilité temporelle, et questionne les déterminants macroécologiques de ces composantes. Je montre ainsi l’importance de la prise en compte de ces dernières d’un point de vue de la conservation, et témoigne de leur omniprésence à travers les différents habitats, régions et groupes taxonomiques étudiés. Enfin, dans une troisième partie, je relie ces composantes aux changements globaux que les populations subissent, en me concentrant sur les vertébrés terrestres. J’étudie notamment les impacts des changements de température, d’utilisation des sols et leurs effets synergiques. Je mets en évidence que c’est bien l’ensemble des composantes des dynamiques de populations étudiées qui sont impactées de manière différentielle par ces multiples pressions. Dans l’ensemble, cette thèse souligne l’importance de la prise en compte des complexités dans les dynamiques à la fois temporelles, au travers de l’utilisation de multiples composantes, mais également spatiales, en invitant à affiner les échelles d’études considérées pour attribuer au mieux les causes des changements. Au-delà de ces améliorations techniques, ce travail invite à repenser notre manière d’appréhender la biodiversité globale, en se reconnectant aux valeurs fondatrices de la sciences de la conservation ; et questionne de manière plus large le rôle de la science dans la déconstruction d’un système de dominations multiples, déconstruction sans laquelle “enrayer la crise environnementale” restera une illusion.
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Origine Version validée par le jury (STAR)

Dates et versions

tel-04902162 , version 1 (20-01-2025)

Identifiants

  • HAL Id : tel-04902162 , version 1

Citer

Maëlys Boënnec. Quantifier la crise de la biodiversité : controverses, enjeux et représentations. Biodiversité et Ecologie. Université de Montpellier, 2024. Français. ⟨NNT : 2024UMONG021⟩. ⟨tel-04902162⟩
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